Automne
Elle, la symphonie des charmes en camaïeu et le cuivre des foyards
Lui, le clair-obscur des matins gris sur les troncs décharnés
Elle, le lumineux tourbillon de la feuillée
Lui, la brume glacée dans la ramée
Elle, la légèreté de la merlette dans le vermillon de la treille
Lui, le cri rauque du corbeau sur le jardin refroidi
Elle, les doux arômes d’une compote sur l’âtre ravivé
Lui, l’aigre des feuilles humides au pied du frêne dépouillé
Elle, l’allegro d’un archet caressant
Lui, les sanglots d’un violon mélancolique
Au printemps de leur vie, ils avaient gravé leurs promesses dans la chair d’un banc complice
Aux quatre saisons de leurs vies, l’automne a dispersé leurs pas
A lui la langueur monotone d’une saison qui décline
Pour elle l’espérance de jours colorés dans la maison où le feu s’anime
L’automne n’est pas une chanson douce
3 novembre 2013