Pâques et pic

Sous les ors des cathédrales, on célèbre la fin du jeûne dans des mises en cène contrastées. Le message spirituel court sous la nef imprégnant des ouailles d’ores et déjà préoccupées par des agapes peu liturgiques.

C’est Pâques.

Nous avons longuement attendu notre croustillant quotidien, les papilles chatouillées par des cacaos sculptés et des œuvres d’art pâtissières dont le prix nous laissera un goût amer. Tout le monde ne roule pas sur l’or !

C’est Pâques.

Dans l’attente du bouton d’or et sa révélation beurrée, la pelouse s’est discrètement parsemée d’œufs. Des œufs chamarrés pour des « oh ! », des œufs dorés pour des « j’ai trouvé ! ». L’enfance est un âge d’or dans le petit panier.

C’est Pâques.

Lui n’a que faire de ce jour de fête. Sa quête permanente de pitance laisse la spiritualité à l’humain et le pose sur le vieux tronc. Son tambourinement rompt le silence glacé d’un printemps qui tarde à bourgeonner.

C’est le pic.

Sur l’arbre mort une chaude lumière éclaire la scène. Cette même lumière qui allume les vitraux, chauffe le four odorant, guide les petits autour de la maison et ressuscite l’insecte sous l’écorce.

Une lumière dorée, un or céleste.

PS: que les puristes de la photo me pardonnent la faiblesse du cliché ...

Comments

[Lou Comtois]

Que dire ! Bravo