Arc-en-ciel en la Collégiale

Mélomanes avertis ou ignorants de la chose musicale, passionnés d’harmoniques ou simples curieux, nous nous pressions dans la Collégiale pour un concert dit « de clôture ».

« Clôture ». Une brutalité tant nous étions portés, presque en apesanteur, par ce nomadisme musical qui nous fit traverser chapelles, ateliers et autres confluences. Une brutalité lexicale vite écartée par le grand caravanier, le violoniste aux yeux d’azur (et aux mots bleus) qui nous invita à saisir les couleurs du son, à changer la portée en palette, à coloriser les ondes vibratoires.

Préparés par les tentures lumineuses des deux décorateurs, nous entrâmes dans un arc-en-ciel musical. Une anse sous la voûte sacrée, un lien entre les dalles de pierre, ancrage de nos réalités fatalement terrestres et provisoires et le subliminal de l’art échappant à l’horloge, fût-elle comtoise. Une arche comme un mouvement éternel et perpétuel entre ce que nous sommes et ce que la musique nous permet d’être.

Chacun en son être silencieux y peignit ses propres nuances de couleurs, y puisa les traits des lumières en son âme épuisées.

Quand il fallut quitter le Comte de la Roche et son Saint Suaire, nos pas se firent plus aériens sur les dalles de pierre. La magie du festival avait repeint nos âmes. A chacun le secret de son indigo.

Album publié.... Musiques à St Hipp 2016 5. Clap de fin!